Le journaliste Madiambal Diagne a Ć©crit un livre sur lāaffaire Sweet BeautĆ© intitulĆ© Ousmane Sonko-Adji Sarr : lāhistoire, avec comme sous-titre Ā«Les confidences inĆ©dites de la victimeĀ». Dans un passage de lāouvrage de 258 pages, dont quelques passages ont Ć©tĆ© publiĆ©s ce lundi par LāObservateur, le patron du groupe de presse Avenir communication rĆ©vĆØle les circonstances dans lesquelles le chef de lāĆtat a Ć©tĆ© informĆ© de la situation. Et souligne quāil a tentĆ© dāaider son principal opposant.
Ā« Le 3 fĆ©vrier 2021, le gouvernement est en rĆ©union de Conseil des ministres en vidĆ©o-confĆ©rence. Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, reƧoit un message du Procureur de Dakar, Serigne Bassirou GuĆØye, l’informant d’une plainte en cours d’instruction pour viols et menaces de mort, concernant Ousmane Sonko. Le ministre n’en revient pas et transmet immĆ©diatement le message au PrĆ©sident Macky Sall. Ć la fin de la rĆ©union, le chef de l’Etat appelle Me Malick Sall pour avoir de plus amples informations sur le sujet, non sans le rudoyer, croyant qu’il s’agit d’une vieille affaire. Le ministre lui assure que l’affaire, rĆ©cente, s’est produite la veille au soir et que les auditions sont en cours Ć la gendarmerie. Le prĆ©sident Sall lui demande comment aider le mis en cause et la rĆ©ponse de Me Malick Sall est nette : Ā«Je ne crois pas que nous puissions faire quelque chose. Cette affaire concerne deux citoyens sĆ©nĆ©galais Ā», relate LāObservateur.
Poursuivant, nos confrĆØres rapportant les propos Madiambal Diagne rajoutent : Ā«C’est le 4 fĆ©vrier 2021, au matin, qu’une source qui travaille dans les services de police me file l’information sur une plainte dĆ©posĆ©e contre Ousmane Sonko pour viol. La rumeur court dĆ©jĆ depuis plusieurs semaines, que le leader de Pastef aurait des problĆØmes du genre avec l’employĆ©e d’un salon de massage mais personne ne semble y prĆŖter attention Ā».
Ā« Je cours voir le prĆ©sident Sall pour lui en parler. Il est perplexe et m’avoue que quand le ministre de la Justice le lui a annoncĆ©, quelque temps avant, il a cru alors qu’il est encore question d’une premiĆØre incartade survenue quelques semaines avant la prĆ©sidentielle de 2019. Mais l’affaire est diffĆ©rente, il dit : Ā«C’est dommage mais qu’est-ce qu’on peut faire pour l’aider ?Ā». Je rĆ©torque : Ā«L’aider lui et/ou aider la victime ?Ā». Il me dit : Ā«Ce n’est vraiment pas drĆ“leĀ». Il prend aussitĆ“t contact avec le ministre de la Justice qui lui indique que les auditions sont assez compromettantes et lui en donne un avant-goĆ»t Ć partir des quelques premiĆØres informations. Je ne compte pas donner l’information mais le prĆ©viens qu’il faut s’attendre Ć ce qu’elle sorte, d’une faƧon ou d’une autre. Le PrĆ©sident Sall s’en dĆ©sole dĆ©jĆ : Ā«On va encore m’accuser de tout alors que tu sais bien que je n’ai rien Ć voir dans tout cela. Comment ce c… peut-il frĆ©quenter des lieux pareils ? Ā», a Ć©crit M. Diagne dans son livre.