Selon le Fonds monétaire international (FMI), les champions de la croissance en 2023 seront majoritairement en Afrique de l’Ouest avec quatre pays de l’espace UEMOA.
Les leviers de l’économie dans l’espace UEMOA en 2023
Sur les sept pays en Afrique sub-saharienne qui auront un taux de croissance supérieur à 7% en 2023, cinq se situent en Afrique de l’Ouest.
Ce sont le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, selon les Perspectives économiques régionales d’Afrique sub-saharienne du Fonds monétaire économique (FMI) publiées le 14 octobre.
Dans le top 7, figurent, hors la région ouest-africaine, la République démocratique du Congo (6,7%) et le Rwanda (6,4%).
Depuis plusieurs années, on observe que les taux de croissance les plus élevés ne se situent pas dans les pays les plus dotés en ressources naturelles et matières premières mais plus généralement dans les pays aux économies plus diversifiées.
Les taux de croissance estimés pour l’Afrique de l’Ouest en 2023 le démontrent à nouveau avec des taux bien inférieurs pour le Nigeria ou le Ghana. Toutefois, pour les deux pays ayant la plus forte croissance, le Sénégal et le Niger, ce sont les hydrocarbures qui participent fortement au rebond de leur économie.
Ainsi, l’économie du Sénégal devrait enregistrer l’année prochaine la plus forte croissance d’Afrique sub-saharienne pour atteindre 8,1%. Mais ce sont les hydrocarbures qui porteront la croissance avec les premiers pieds cubes de gaz naturel produit par le champ gazier de Grande Tortue Ahmeyim au troisième trimestre 2023.
Economie diversifiée, les infrastructures et l’agriculture contribueront aussi à la croissance mais ce ne sont pas ces secteurs qui vont l’accélérer.
Juste derrière Dakar, le Niger avec une croissance estimée à 7,3% en 2023, selon le FMI mais 16,4% prévu par le ministre des Finances, Ahmed Jidoud, lors de la présentation du projet de budget 2023 le 5 octobre dernier. Et la aussi ce sont les hydrocarbures qui devraient être le catalyseur de la croissance avec l’achèvement de l’oléoduc reliant sur près 2 000 km Agadem au port de Sèmè au Bénin permettant l’exportation de pétrole.
La production de brut devrait ainsi passer d’environ 21 000 barils par jour à plus de 110 000 barils, dont la majorité sera exportée et contribuer fortement au PIB et aux recettes publiques. Dans une moindre mesure, l’agriculture contribuera à la croissance.
En revanche, pour la Côte d’Ivoire, l’agriculture, au même titre que plusieurs autres secteurs comme l’industrie, le BTP, les transports, le commerce, ainsi que la consommation et les investissements, participent à la croissance. C’est encore plus vrai pour le Bénin où le coton joue un rôle majeur au côté des services.
Globalement, les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) verraient leur croissance passer à 6,4% en 2023 contre 3,9% pour les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et 3,7% pour l’Afrique sub-saharienne (ASS). L’UEMOA est la zone la plus vigoureuse sur le plan économique avec une inflation aussi plus modérée, estimée à 3,1% en 2023 contre 13,9% pour la CEDEAO et 11,9% pour l’ASS. Toutefois, plusieurs pays de la zone font face à une forte insécurité et à une crise alimentaire sans précédent.
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