La conférence de presse qui a été organisée par la Coordination des Associations de Presse a été une occasion pour le secrétaire général national du Synpics de donner son point de vue sur la situation de la presse sénégalaise. À l’en croire, elle souffre de beaucoup de maux, notamment le manque de solidarité, la responsabilité des journalistes face au diktat des politiques, le comportement de certains patrons de presse, etc…
« Aujourd’hui est célébrée mondialement la lutte contre l’impunité des crimes et délits dont sont victimes les journalistes. Pourtant, dans la plupart de nos pays, il n’y a pas encore de crimes systématiques organisés contre les journalistes, mais toute la corporation mondiale célèbre ce fait. Cela veut dire que lorsqu’on est journaliste, on est un chevalier de la liberté d’expression, de la liberté de presse et d’information, quel que soit par ailleurs l’acte qu’on pose dès lors qu’un confrère ou une consœur est pris(e) en étau, c’est un acte de solidarité… Il ne faudrait pas que l’on confonde les intérêts égoïstes de certains avec l’intérêt de la corporation… Nous ne pouvons pas être partisans, c’est ça la vérité. Le véritable problème aujourd’hui, c’est la partisanerie médiatique de certains membres de la presse. C’est cette confusion que certains entretiennent de façon volontaire qui fait que même le public ne s’y retrouve pas », a-t-il déploré.
Sur une question d’un confrère, Bamba Kassé de répondre. « Oui, vous parlez de patrons qui vont émarger quelque part, moi je parle de patrons qui nuitamment font des réunions dans des QG politiques pour le lendemain porter les décisions de ces hommes politiques sur la place médiatique… Les deux existent…Justement cette initiative de la CAP vise à combattre cela. Nous voulons restaurer le rôle que la presse a toujours joué dans ce pays… »
« Aujourd’hui, les journalistes du Sénégal sont méprisés. Vous savez quels que soient les hommes politiques, les hommes économiques, tous les gens qui organisent des manifestations, ils pensent que vous êtes des caisses de résonance, tout simplement. Ils préparent leurs communiqués qu’ils vous filent ou qu’ils vous envoient par mail… Ils viennent, ils tiennent des…( rire) mais nous sommes 200 et quelques pays dans le monde, la déclaration de presse n’existe qu’au Sénégal. Le gars, il vient, il parle pendant 02 heures ou 03 heures, après il vous dit ciao ciao et après les gens sont pressés de rentrer chez eux de reprendre ce qu’il a dit. Ils vous donnent même pas l’opportunité de demander des éclairages, de poser des questions…C’est nous tous qui avons laissé faire pendant des années… Maintenant il est temps de dire stop. Si on veut vraiment sauver ce métier… », a-t-il regretté.