Dans une récente vidéo, pour mieux éclairer l’opinion face aux accusations graves du premier ministre Ousmane SONKO, portées contre sa gestion de la dette, le Président Macky SALL a expliqué que la meilleure méthode de juger l’endettement d’un pays serait de comparer le service de la dette avec le produit intérieur brut.
Le service de la dette est la somme du principal et des intérêts payés sur une dette par un état, chaque année.
Le produit intérieur brut est la somme des revenus perçus par les personnes physiques ou morales et par l’état sur une année.
Par exemple, si le Sénégal a 16 000 milliards de francs de dettes, qu’il paie un service de la dette (intérêts et principal) de 1600 milliards de francs CFA par an, en divisant 1600 milliards par 16 000 milliards on aura 10%.
Mais en divisant la dette par le PIB on va avoir un taux d’endettement de 100%.
La suggestion du Président Macky Sall me semble plus logique car comparer la dette qui est étalée entre 3 et 45 ans avec le PIB qui est annuel ne viserait qu’à limiter les capacités d’endettement de nos pays.
La sortie de l’ancien Président de la République est d’autant plus pertinente que c’est le même constant qu’on fait dans le financement bancaire au nivrau de la plupart des pays cfa : moins de 5% du PIB alors qu’ailleurs c’est 100% et au Maroc c’est 70%.
Les méthodes de calculs des agrégats macro économiques sont de nature à limiter nos capacités d’emprunts sur le marché financier national comme international.
Or, nos besoins de financement sont énormes, au moins 1600 milliards de francs CFA sont nécessaires pour offrir une chance d’insertion aux 300 000 nouveaux demandeurs d’emploi annuels.
Il me paraît donc urgent de réformer le système financier mondial comme le dit, si souvent, le Président Macky Sall tant dans ses différentes prises de parole que dans ses actions quotidiennes, puisque l’une de ses missions actuelles aux 4P ou dans L’ONG où il vient d’être nommé tourne autour de ce combat pour un ordre financier mondial plus juste et plus favorable à l’Afrique.
J’ai, personnellement, eu à critiquer, par le passé, l’endettement frénétique du Président Macky Sall, mais, j’avoue avoir manqué de vigilance et de ne pas prêter attention à ses arguments.
Il est dommage que les acteurs politiques ne se parlent que pour s’invectiver au lieu de s’écouter pour coagir, ensemble, dans l’intérêt de nos populations.
Vu sous cet angle, les récentes déclarations fracassantes du premier ministre Ousmane Sonko me semblent maladroites et susceptibles de soumettre davantage notre économie aux diktats des institutions de Breton Woods.
En effet, il y a comme une naïveté chez les nouvelles autorités de croire que nous pouvons mobiliser le financement de notre économie et des services publics à l’interne, sans un recours massif au marché financier international.
Car, pour ce faire, soit nous adoptons la méthode Macky Sall qui consiste à se soustraire des contraintes artificielles imposées par un ordre financier international injuste, soit nous créeons notre propre monnaie avec tout ce que cela comporte comme défis et menaces.
D’où ce grand paradoxe : le Président Macky Sall serait plus proche de la défense de nos intérêts que le Président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre.
Au moins sur cette question de la dette qui est fondamentale.