Ce mercredi marque le lancement du neuvième Forum Chine-Afrique (FOCAC) à Beijing. Cet événement phare réunit presque tous les chefs d’État africains dans la capitale chinoise, témoignant de l’importance stratégique de ce partenariat.
Le sommet Chine-Afrique représente un moment d’espoir pour les nations africaines. Ces dernières aspirent à un partenariat véritablement gagnant-gagnant avec la Chine, une vision partagée par les élites politiques et économiques du continent. Cependant, malgré la multiplication des sommets similaires, les bénéfices pour l’Afrique, riche en ressources minières, halieutiques, et en terres fertiles, restent souvent en deçà des attentes.
Dans ce contexte, la Chine, comme d’autres puissances, tente de séduire l’Afrique en proposant des collaborations visant à stimuler son développement. Cependant, cette dynamique rappelle la mise en garde du célèbre historien burkinabé, Joseph Ki-Zerbo, qui dans son ouvrage « La natte des autres », souligne le danger pour l’Afrique de dépendre trop fortement des autres, sans en récolter les fruits escomptés.
Pour de nombreux intellectuels africains, il est impératif de redéfinir les bases des relations sino-africaines. L’économiste sénégalais Magaye Gaye propose une nouvelle formule de partenariat, centrée sur la rupture avec les pratiques actuelles. Selon lui, les dirigeants chinois doivent accepter une coopération fondée sur la transparence, l’industrialisation, le transfert de technologies, et l’allègement de la dette. Le Sénégal, avec sa stabilité et ses accords commerciaux internationaux, pourrait devenir un hub économique pour la Chine.
Le FOCAC 2024 offre ainsi une occasion unique de redéfinir les relations sino-africaines. Durant les deux jours du sommet (04-06 septembre), l’élite africaine se réunira à Beijing, invitée par la Chine, pour discuter de ces enjeux cruciaux. Le coût de l’événement, bien que significatif, pourrait s’avérer un investissement stratégique pour l’avenir du continent.
D’autre part, le phénomène de la migration irrégulière au Sénégal prend une nouvelle dimension. Le pays est devenu un point de départ non seulement pour les Sénégalais, mais aussi pour d’autres nationalités africaines cherchant à rejoindre l’Europe. Les récentes opérations des forces de sécurité sénégalaises ont mis en lumière la présence croissante de migrants venant de divers pays d’Afrique de l’Ouest. La migration irrégulière, bien qu’elle ait débuté au Sénégal dans les années 2000, a connu une forte intensification ces dernières années. En 2023, 12 833 migrants sont arrivés en Espagne, dont 9 319 étaient de nationalité sénégalaise.
Cette évolution souligne l’urgence de solutions durables pour endiguer ce phénomène, notamment à travers une coopération renforcée entre les nations africaines et leurs partenaires internationaux.