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LA JEUNESSE ENTRE CHÔMAGE ET NAUFRAGE

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26 vies fauchées en mer, c’est le prix cruel d’un système qui peine à offrir des perspectives. Ce nouveau drame jette une lumière crue sur les défis auxquels fait face le pays. Il rappelle que derrière les statistiques se cachent des destins brisés

Le phénomène de l’émigration clandestine continue de faire des victimes au Sénégal, malgré l’alternance politique et les promesses du nouveau gouvernement. Le dernier naufrage en date, survenu le dimanche 8 septembre 2024 au large des côtes sénégalaises, a coûté la vie à au moins 26 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe à bord d’une pirogue.

Dans une interview accordée à DW Afrique, Momar Ndao, président de l’Association de consommateurs du Sénégal, analyse les raisons profondes de la persistance de ce phénomène. Selon lui, le manque de perspectives professionnelles est au cœur du problème : « Beaucoup de jeunes ici n’ont pas de métier ou de formation qui leur permettent de trouver un emploi facilement », explique-t-il.

Le faible niveau d’éducation des candidats à l’émigration est également pointé du doigt. « Ce ne sont pas des personnes qui ont un niveau d’instruction élevé, souvent supérieur au secondaire », précise Ndao. Cette situation les pousse à sous-estimer les risques encouragés lors de la traversée : « Ils n’ont pas une idée précise du danger qu’ils courent en prenant une embarcation pour plusieurs jours dans des conditions effroyables. »

Malgré les promesses de campagne du nouveau gouvernement, le phénomène persiste. Momar Ndao explique cette situation par l’absence de solutions immédiates : « Il n’y a pas de solution immédiate pour les jeunes sans métier, sans éducation ou sans compétences. Il n’y a pas non plus de marché de l’emploi pour ceux qui ont des compétences. » Face à ce manque de perspectives, l’émigration clandestine apparaît comme la seule option pour de nombreux jeunes : « Les gens se disent que la seule option est de jouer au loto ou de risquer leur vie pour trouver une situation meilleure de l’autre côté. »

Le phénomène touche particulièrement les régions côtières du Sénégal, où la proximité avec la mer et la tradition de la pêche ont facilité l’essor de ces départs. « À l’origine, beaucoup de départs avaient lieu dans le nord du Sénégal, vers Saint-Louis, Louga, etc. Il y a eu aussi de nombreux départs du côté de Mbour, et ensuite également du côté de Ziguinchor », détaille Ndao.

L’évolution du profil des candidats à l’émigration est également notable. Si initialement, les départs concernaient principalement « des marins, des pêcheurs, des gens de la mer, qui n’ont pas peur de l’océan », le phénomène s’est progressivement étendu à d’autres catégories de la population.


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