Septembre 1958 : entre : le « Oui» distillé par le général de Gaulle, alors en campagne référendaire, Ahmed Sékou Touré a fait, l’historique choix du « Non » qui a conféré l’indépendance de son pays. Ce faisant, la Guinée restera, pendant plusieurs décennies sous la bannière de la « Révolution démocratique de Guinée ». Sous l’accélération et la pression des événements, tels que la défaite française en Indochine, la guerre de l’Algérie, l’insurrection armée de L’Upc au Cameroun et l’indépendance du Ghana, le colonisateur français a dû envisager de hardies initiatives comparées à sa politique coloniale traditionnelle.
Ainsi, dès le 1er juin 1958, le général de Gaulle a fait adopter une loi portant réforme constitutionnelle qui désormais réorganise les rapports entre la France et ses colonies dans le cadre d’une communauté fédérale : Communauté Franco- Africaine (CFA). Dans cette perspective, les dirigeants africains avaient exprimé ce qu’ils attendaient de la part de la France dans le cadre de cette nouvelle Constitution. A cet effet, deux propositions majeures ont été formulées : la première a opté pour que les colonies restent, dans le cadre français avec le statut d’Etats autonomes, la seconde, a été formulée à Cotonou, du 25 au 28 juillet 1958, au cours du congrès constitutif du Parti de Regroupement Africain (PRA). Les congressistes ont préféré adopter le mot d’ordre « d’indépendance immédiate ». Ce mot dont la manifestation la plus significative a été la création d’une formation politique dénommée : Parti Africain de l’Indépendance (PAI) qui recrutait ses militants dans des mouvements estudiantins tels que la Fédération des Etudiants de l’Afrique de l’Ouest en France (FEANF), et l’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire (UGTAN) et le Mouvement de la Jeunesse (MJ).
Ils étaient reconnus comme nationalistes de la nouvelle génération qui ont pris la décision d’exiger l’indépendance immédiate. Enfin, le choix opéré par les politiciens traditionnels a été réaffirmé lors du référendum constitutionnel de septembre 1958. Ils ont tous, appeler leur peuple à voter « oui », à l’exception de Ahmed Sékou Touré de Guinée, qui s’est radicalement démarquer, en choisissant plutôt, le « NON » et exigea l’indépendance. Signalons que pour obtenir l’adhésion des dirigeants africains, le général de Gaulle avait organisé sa campagne référendaire sur la base d’un véritable « chantage ». Il est exprimé en ces termes : « Votez Oui ! » et la France restera avec vous ! » « Votez Non ! », la France s’en va, en vous laissant à vos problèmes. Des propos qui n’ont pu nullement ébranler les fermes convictions et le nationalisme de Ahmed Sékou Touré, qui a pensé tout comme l’historien Abdoulaye Bathly ». Le référendum aura été le premier signe d’une indépendance truquée. »
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