Le bilan humain très lourd de la crise politique qui secoue le Sénégal depuis la semaine dernière, a fait réagir le monde entier. Pas moins d’une vingtaine de morts et près de 400 blessés dont 78 graves ont été déplorés. Les conséquences économiques des nombreuses casses et autres mesures restrictives qui ont jalonné ces journées d’émeutes sanglantes n’en sont pas moins importantes. Institutions bancaires, enseignes de la grande distribution, services de transferts d’argent…sont les victimes collatérales des bisbilles politico-judiciaires entre le pouvoir et l’opposition.
Les banques, nouvelles cibles des pillards, la SGBS Ndiarème Limamou Laye (Guédiawaye), CBAO (Pikine, Dieupeul), agence Banque islamique Pikine, pour ne citer que celles-là, ont été saccagées par des casseurs qui ont voulu profiter de la situation pour dévaliser des banques. Des actes de vandalismes aux conséquences très lourdes si on tient compte de l’importance vitale qu’a l’activité bancaire dans une économie sénégalaise fortement dominée par l’informel.
Joint par Seneweb, le secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), Habib Ndao livre une lecture chiffrée des conséquences des dernières tensions politiques sur le secteur bancaire. Et le moins que l’on puisse dire est que ses révélations donnent le tournis. La note est très salée, concède d’emblée monsieur Ndao. « Les manifestations et actes de pillage notés durant ces derniers jours ont affecté aussi bien l’exploitation que les activités des banques », confie-t-il.
Au total, 17 banques touchées, 29 agences saccagées, baisse moyenne de 19 milliards FCFA/jour.
Rappelons que le secteur bancaire sénégalais compte 27 banques (bientôt 28) et 4 établissements financiers à caractère bancaire. En termes d’opérations, les crédits accordés par les banques se situent à 6808,5 milliards FCFA. Le nombre total de points de services (agences et GAB) s’établit à près de 1 200 pour un nombre de clients estimé à 2 435 910.
Ainsi, en attendant qu’une évaluation plus exhaustive soit faite, Habib Ndao se réfère aux chiffres de l’Association des professionnels de banque et établissement financiers (APBEFS). Ceux-ci font état de 17 institutions bancaires (en zone urbaine et périurbaine) touchées sur les 31 que compte le pays. Sur 775 agences bancaires, 29 ont été endommagées. Ce qui a conduit à une paralysie quasi-totale du secteur bancaire avec comme corollaire une difficulté d’honorer les engagements pour certains fournisseurs. « Ce qui a conduit à un dysfonctionnement sur la chaîne d’approvisionnement », renseigne-t-il.
Pour une liquidité bancaire annuelle de près de 7 079 milliards FCFA, la fermeture des banques a occasionné, selon le secrétaire exécutif de l’Oqsf, une baisse moyenne de 19 milliards de FCFA par jour sur l’activité de collecte des dépôts. Reporter sur les 5 jours de fermeture, la facture s’envole.
Plus de 48 milliards CFA de perte occasionnée par la suspension des données mobiles
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