Le groupe de rap sénégalais Keur Gui, emblème de la contestation sociale et politique depuis des décennies, traverse une crise profonde. Les deux membres fondateurs, Thiat et Kilifeu, autrefois qualifiés de « frères siamois », pourraient se séparer à cause de leurs positions politiques divergentes.
Kilifeu : un changement d’allégeance politique
Kilifeu, connu pour son engagement dans le mouvement citoyen Y’en a marre, a récemment pris un virage inattendu. Il a accepté la nomination de Diomaye Faye au poste de Président du Conseil d’Administration (PCA) du Grand Théâtre de Dakar. Ce geste est vu comme un signe de son rapprochement avec le pouvoir en place, dirigé par Diomaye Sonko. Non seulement Kilifeu a embrassé ce rôle stratégique, mais il a également commencé à défendre les réalisations du régime, suscitant des interrogations sur son adhésion à la politique du gouvernement actuel.
Thiat : une opposition toujours farouche
Contrairement à Kilifeu, Thiat reste fidèle à ses convictions d’opposition. Lors de la dernière conférence de presse de Y’en a marre, il a exprimé une vive critique envers le régime de Diomaye Sonko. Ses propos, plus acerbes que jamais, ont révélé un fossé grandissant entre les deux rappeurs. Thiat s’oppose fermement aux politiques qu’il considère comme déviantes, creusant davantage l’écart avec son ancien allié.
Vers une séparation inévitable ?
Cette situation met en péril l’unité du groupe Keur Gui, connu pour son engagement contre les injustices sociales et les dérives politiques au Sénégal. Le contraste entre l’allégeance de Kilifeu au pouvoir et la résistance de Thiat pose des questions cruciales sur l’avenir du groupe. Keur Gui, qui a marqué une génération entière avec ses titres engagés, peut-il survivre à ces divergences internes ?
Les fans, inquiets, craignent une rupture qui signerait la fin d’un groupe symbolisant la voix de la contestation. Si la séparation entre Thiat et Kilifeu se confirme, ce serait une énorme déception pour le paysage musical sénégalais.
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