Par Elimane H. KANE
Le Sénégal n’est pas une terre de pensée unique. C’est avec cette conviction forte que de nombreux citoyens, intellectuels et observateurs politiques expriment aujourd’hui leur inquiétude face aux récentes sorties musclées du Premier ministre Ousmane Sonko.
Dans un appel à la responsabilité républicaine, une voix citoyenne s’élève pour rappeler au chef du gouvernement que la démocratie sénégalaise s’est construite dans la douleur, la résistance, mais surtout dans le respect de la pluralité et la liberté d’expression. Ces fondements ne sauraient être remis en question.
« Le Sénégal est une République qui a résolument choisi la démocratie comme mode de vie. Aucun dirigeant, aussi charismatique soit-il, ne peut nous imposer une gouvernance autoritaire », peut-on lire dans ce message direct et empreint de patriotisme.
Des propos inquiétants à l’Assemblée
Ce cri d’alarme intervient après les déclarations publiques d’Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale, où il a évoqué l’assainissement de l’espace politique « au forceps », et promis l’« effacement » de certaines voix médiatiques jugées trop critiques ou liées à des adversaires politiques.
De telles paroles, venant d’un Premier ministre, dépositaire de pouvoirs importants, sont lourdes de sens et portent en elles une menace directe contre la liberté d’opinion et l’indépendance des médias.
« Ces propos sont d’une gravité évidente. Ils insinuent une volonté de contrôle, voire de purge, de l’espace public, ce qui va à l’encontre des valeurs républicaines que nous partageons », avertit l’auteur de ce message citoyen.
Une Nation à soigner, pas à diviser
Le texte rappelle aussi que le Sénégal a traversé récemment des traumatismes politiques et sociaux profonds, marqués par des arrestations massives, des pertes humaines et une crise institutionnelle sans précédent.
Dans ce contexte fragile, l’heure n’est pas aux règlements de comptes, mais à la guérison collective. Pour cela, la voie ne peut être que celle de la justice équitable, du dialogue et du respect des contre-pouvoirs.
« Si nous voulons tourner la page des abus, il faut éviter d’en créer de nouveaux sous prétexte de revanche », dit-il. « Il faut sublimer notre douleur pour en faire un moteur de transformation sociale. »
Gouverner, ce n’est pas diviser
Face à la crise économique, la précarité galopante, la fatigue sociale et les urgences de souveraineté, l’auteur appelle le Premier ministre à se concentrer sur l’essentiel : la réalisation du projet national de transformation, tel que proposé par le président Bassirou Diomaye Faye.
« Gouverner, c’est rassembler. Gouverner, c’est incarner. Gouverner, c’est être à la hauteur des espérances. »
Le message se veut un rappel fraternel, mais ferme : le projet, c’est le Sénégal. Pas les querelles. Pas la menace. Pas la peur.

Elimane H. KANE

