Santé mentale au Sénégal : Ousmane Sonko plaide pour une réforme profonde et un sursaut collectif

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Face à la montée inquiétante des troubles psychiques et à une série d’événements tragiques qui ont récemment secoué le pays, le Premier ministre Ousmane Sonko tire la sonnette d’alarme. Lors du dernier Conseil des ministres, il a appelé à une réforme urgente du système de santé mentale au Sénégal, dénonçant un cadre législatif dépassé et un manque criant de coordination.

La loi n°75-80 du 9 juillet 1975, toujours en vigueur, ne répond plus aux réalités actuelles. Ousmane Sonko a souligné la nécessité de la réviser en profondeur pour mieux encadrer le traitement des maladies mentales et les conditions d’internement. Il a aussi pointé du doigt l’absence d’une politique publique claire, le retard dans l’application du programme national de santé mentale 2024-2028, et la problématique persistante des malades errants dans l’espace public.

Autre constat préoccupant : les soins psychiatriques peinent encore à trouver leur place dans les structures de santé de base. Le financement reste flou, les ressources humaines sont insuffisantes, et le personnel spécialisé manque cruellement, notamment les psychiatres.

Mais au-delà des chiffres et des politiques, Ousmane Sonko insiste : la santé mentale est aussi une question sociale. L’État seul ne peut pas tout faire. Il appelle donc les familles, les communautés et l’ensemble de la société à s’engager dans une prise en charge collective et bienveillante.

Pour donner un coup d’accélérateur, le Premier ministre a demandé au ministre de la Santé, en collaboration avec ceux de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille, de mettre en place un comité spécial. Objectif : finaliser d’ici août 2025 la révision de la loi de 1975 et concrétiser les actions prévues dans le plan stratégique 2024-2028.

Parmi les mesures urgentes envisagées :

  • renforcer les unités psychiatriques spécialisées ;
  • recruter davantage de professionnels de santé mentale ;
  • organiser le retrait des personnes malades errantes dans les rues ;
  • et assurer des contrôles réguliers des établissements d’internement.

Enfin, pour briser les tabous et lutter contre la stigmatisation, une grande campagne nationale de sensibilisation sera lancée. Elle sera portée par le ministère de la Santé, en partenariat avec celui de la Famille et des Solidarités.

« Il est temps d’agir, ensemble, pour que la santé mentale ne soit plus un sujet oublié », semble nous dire le Premier ministre à travers cet appel fort et engagé.


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