Crise au sommet : Sonko interpelle Diomaye et menace de quitter la Primature

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Dakar, 11 juillet 2025 – Le climat politique sénégalais s’est brusquement tendu ce jeudi soir. Lors d’une réunion du parti Pastef, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris la parole avec une rare fermeté, exprimant un désaccord profond avec le président Bassirou Diomaye Faye. Une sortie qui confirme les rumeurs de tensions au sommet de l’État.

« Ce qui se passe n’est ni bon, ni élégant »

Face aux militants de Pastef, Sonko n’a pas mâché ses mots. Il dénonce des manœuvres internes qu’il juge nuisibles à la cohésion de la majorité présidentielle. Selon lui, le président Faye aurait pu désamorcer ces tensions, mais ne l’a pas fait.

Il revient sur le pacte fondateur scellé entre lui, Diomaye Faye et El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, après les législatives. Un pacte basé sur la confiance et la loyauté, aujourd’hui fragilisé.

« Ce qu’on s’est dit, seul Dieu est témoin », affirme Sonko. « Je lui ai dit : on était d’accord sur ces termes. Il répond par l’affirmative ! »

Des ambitions pour 2029 déjà en marche ?

Sonko s’inquiète d’une stratégie politique anticipée, notamment à Touba, bastion religieux et électoral. Il évoque des recrutements de militants pour l’échéance de 2029, sans nommer de responsables, mais en laissant entendre une volonté de repositionnement politique.

« Ils vont à Touba et un peu partout pour recruter des militants pour 2029. Pourquoi 2029 ? », s’interroge-t-il.

Une mise en garde claire

Fatigué de « tout encaisser », Sonko confie avoir alerté le président en privé. Mais face à l’inaction, il choisit de parler publiquement.

« Ce qui se passe, il peut l’arrêter quand il veut. Pourquoi il ne l’a pas fait ? C’est une autre question. »

Et si son poste de Premier ministre venait à être remis en cause, il se dit prêt à reprendre son siège de député :

« Le jour où il pense que je ne peux plus être son Premier ministre et qu’il me libère, je prendrai mes responsabilités. »

Mais il prévient :

« Je suis théoriquement le chef de la majorité parlementaire. Je suis le chef du gouvernement. Et personne n’est plus apte que moi. Je ne vais nulle part. »

Une fracture désormais publique

Cette déclaration marque un tournant dans la cohabitation entre les deux hommes forts du pouvoir. Le tandem Diomaye–Sonko, qui incarnait l’espoir d’un renouveau politique, montre ses premières fissures ouvertes. L’opinion publique sénégalaise observe avec attention cette montée de tension.


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