Sonko durcit le ton : insulte la société civile, menace la presse et interpelle Diomaye
Ousmane Sonko ne mâche plus ses mots. Dans une déclaration récente au ton tranchant, le Premier ministre a affiché une fermeté inédite envers ses détracteurs. Visiblement irrité par certaines critiques, notamment médiatiques, il a annoncé une tolérance zéro face aux attaques visant sa personne. Mais ce qui choque davantage, c’est le langage employé, jugé par beaucoup comme indigne d’un responsable de son rang.
« Il est inadmissible d’être la cible d’individus proférant toutes sortes d’insanités », a-t-il déclaré, évoquant sa position de père, d’époux et de représentant du Sénégal à l’international. Jusque-là, un discours de fermeté. Mais les choses ont vite pris une autre tournure.
Dans un excès verbal assumé, Sonko a qualifié une partie de la société civile de « fumiers », une sortie qui a immédiatement suscité l’indignation. Ces propos, d’une violence rare dans le champ politique sénégalais, posent de sérieuses questions sur sa conception du débat démocratique.
En s’attaquant aussi frontalement à des activistes et à certains journalistes, le Premier ministre semble vouloir redessiner les limites de la liberté d’expression, pourtant chère à la démocratie sénégalaise. Il accuse une partie de la presse de semer le chaos, allant jusqu’à affirmer que de tels comportements seraient « intolérables même dans les démocraties les plus avancées ».
« Quiconque pense que nous allons rester passifs face à ces agissements se trompe lourdement », a-t-il prévenu, avant d’interpeller directement le président Bassirou Diomaye Faye, l’exhortant à agir contre ces « dérives ». Faute d’action présidentielle, Sonko menace de passer lui-même à l’offensive.
Une sortie jugée excessive, voire contre-productive, pour un homme censé incarner la stabilité gouvernementale. Entre menaces voilées, injures publiques et posture guerrière, Sonko prend un virage dangereux, là où l’attente des Sénégalais porte davantage sur les solutions économiques, sociales et institutionnelles.
Commentaire critique : Dans une démocratie moderne, la fermeté ne doit pas rimer avec dérive autoritaire. Le rôle d’un chef de gouvernement n’est pas de jeter l’opprobre sur la société civile ni d’attiser le feu médiatique, mais plutôt de garantir un climat apaisé et respectueux des libertés.

Modou Niane Président du Mouvement A2D
Diamniadio 10 Julliet 2025

