Le chroniqueur de TFM, Badara Gadiaga, a frôlé la détention provisoire ce vendredi. Ce n’est qu’en raison d’une manœuvre habile de ses avocats, qui ont volontairement boycotté l’audience d’inculpation, qu’il a pu éviter un placement immédiat sous mandat de dépôt.
En effet, après avoir pris connaissance du dossier, le procureur de la République l’a confié au doyen des juges d’instruction. Plusieurs chefs d’inculpation ont été retenus contre lui, dont :
- Discours contraires aux bonnes mœurs,
- Diffusion de fausses nouvelles,
- Offense à une autorité publique, en l’occurrence le président de la République,
- Violation des articles 80 alinéa 2, 254, 255 et 257 du Code pénal.
Ce dernier article vise notamment la réception ou la sollicitation de fonds dans le cadre d’une propagande jugée dangereuse pour la sécurité publique.
Une défense offensive et un bras de fer avec le juge
Face à la gravité des accusations, ses avocats — Mes Baba Diop, Moustapha Dieng, Alioune Badara Fall, Souleymane Soumaré, Aboubacry Barro, Abou Alassane Diallo et Malick Fall — ont demandé un report de l’audience, s’appuyant sur l’article 101 du Code de procédure pénale. Selon eux, les conditions d’une défense équitable n’étaient pas réunies.
Le juge d’instruction a d’abord refusé cette requête, malgré une demande écrite de Badara Gadiaga lui-même. En réaction, les avocats ont quitté la salle, laissant leur client seul face au magistrat, qui a tenté de les convaincre de revenir. Face à leur refus catégorique, le juge a finalement cédé et accepté de reporter l’audience au lundi 14 juillet 2025.
Des soupçons renforcés par une enquête numérique
Parmi les éléments qui ont pesé dans la balance figure l’article 80 alinéa 2 du Code pénal. Lors de l’enquête préliminaire, les enquêteurs de la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) se sont penchés sur les activités numériques de Gadiaga.
Ils ont découvert une plateforme appelée GSIE, via laquelle des transactions financières suspectes auraient été effectuées. Lors de sa seconde audition, le chroniqueur a refusé de révéler les noms de ses sociétés, mais l’enquête a montré qu’il avait utilisé la plateforme pour transférer des fonds entre ses comptes bancaires et son compte Orange Money. Il a nié tout financement illicite.

